Dans notre société actuelle, l’importance du rôle de l’orgue ne va pas de soi, autant dans un contexte laïc que dans les paroisses, malgré la prépondérance de l’orgue à travers les siècles.
Donc, une réflexion s’impose pour clarifier quel peut être le rôle de l’orgue aujourd’hui, en particulier dans une de ses fonctions principales, l’accompagnement des célébrations liturgiques, catholiques et protestantes.
Pour aider cette réflexion, vous trouverez ci-dessous quelques liens des pages sur ce sujet, ainsi que quelques extraits de ces pages :
https://www.liturgie29.com/musique/rôle-des-différents-acteurs-musicaux-à-la-messe/l-organiste
A la fois musicien (modeste ou confirmé), mais également liturgiste, l’organiste participe, à l’instar du lecteur, du chantre, du chœur, du psalmiste et tout autre fonction au service de la célébration, à l’écoute de la Parole de Dieu et à la prière des fidèles assemblés. Son rôle est « de favoriser la rencontre du peuple rassemblé avec Dieu. Il ne fait pas qu’apporter une décoration, il ne sacrifie pas le service de la liturgie à sa propre expression mais permet au chant sacré de trouver sa plénitude ».
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Il est, à sa façon, serviteur du culte divin puisque « la musique sacrée a, en effet, pour but premier, que Dieu soit glorifié, et les hommes sanctifiés ».
(Rituel de bénédiction d’un orgue n° 1057).
– L’organiste est l’accompagnateur du chant de l’assemblée dont il doit être l’animateur efficace. Il sait utiliser les plans sonores de l’instrument pour accompagner comme il convient (…). Il aide à distinguer les différents rites ou moments de la célébration et évite une uniformité qui n’a pas sa place dans la liturgie. Il soutient le chant, fait respecter les rythmes en utilisant une registration appropriée.
– Il interprète des œuvres du répertoire pour orgue : il sait l’adapter aux temps liturgiques et favorise ainsi l’éducation du peuple chrétien à la richesse variée de l’année liturgique. Par la musique, il annonce et célèbre le mystère du salut.
– Grâce à l’improvisation ou par des moyens simples, il donne à la liturgie une dimension poétique nécessaire à son épanouissement. Il sait introduire le chant par un prélude, le prolonger par un postlude, lui donner de la respiration par des interludes. Entrant dans l’action liturgique, il commente la Parole de Dieu, conduit au silence, à la louange, à la méditation.
https://www.sjbneuilly.fr/vivre-et-comprendre-la-messe-lorgue-et-la-liturgie/
« On estimera hautement, dans l’Église latine, l’orgue à tuyaux comme l’instrument traditionnel dont le son peut ajouter un éclat admirable aux cérémonies de l’Église et élever puissamment les âmes vers Dieu et le ciel. » (Constitution conciliaire sur la sainte liturgie, n° 120). (…)
Dans le dialogue permanent entre Dieu et les hommes, dont la liturgie est le lieu, l’homme répond de manière active et, entre autres, par l’expression musicale et le chant. En effet, la musique et le chant permettent d’atteindre un langage sacré et les paroles rituelles ne trouvent leur forme parfaite que dans l’art musical. D’autres arts, architecture, statuaire, peinture, vitraux, posent dans l’espace leur présence statique. Mais dans le plus modeste des édifices, la musique sacrée escorte et conforte l’action liturgique tout au long de son déroulement. Donc le musicien d’Église est chargé de favoriser la rencontre du peuple rassemblé avec Dieu. Il ne fait pas qu’apporter une décoration, il ne sacrifie pas le service de la liturgie à sa propre expression mais permet au chant sacré de trouver sa plénitude. C’est dire la haute responsabilité du musicien d’Église qui exerce une véritable « fonction ministérielle dans le service divin ». Il est, à sa façon, serviteur du culte divin puisque « la musique sacrée a, en effet, pour but premier, que Dieu soit glorifié, et les hommes sanctifiés ». (Rituel de bénédiction d’un orgue n° 1057). (…)
Au service de l’action liturgique et de la prière du peuple, l’organiste n’est pas seul : il est un des acteurs de la célébration et ne peut concevoir son rôle qu’en concertation avec les autres acteurs. (…)
https://dioceseparis.fr/musique-a-l-eglise-l-orgue-et-la.html
L’orgue est l’instrument « total ». Il peut se comparer à l’orchestre symphonique. Par son souffle et la tenue indéfinie des sons, il se confond avec la voix humaine et l’amplifie. Par la diversité, la qualité, la puissance et la douceur de ses voix (ses jeux), il peut commenter un texte, interpeller, calmer, réveiller ou endormir une assemblée.
Dans l’église, l’orgue se place derrière l’assemblée, avec qui il fait cœur et souffle. L’organiste reste invisible. Il ne joue pas pour qu’on l’admire. Son accomplissement est d’amener l’assemblée à chanter, pour découvrir et déployer son humanité.
La musique de l’Église n’est pas un spectacle, un agrément ou un décor. La musique sacrée est la quintessence de la musique. Passant par l’oreille, elle dépasse l’émotion et la sensation, réalités individuelles et liées à la matière : elle réalise l’unité des individus qui composent une assemblée sans qu’ils aient besoin de se toucher, de se regarder. Ceci permet à chacun de ne point s’attarder aux défauts des autres, écueil à la communication vraie. Elle transcende le niveau du sentiment épidermique et de circonstance et permet à tous d’être « un seul cœur, un seul souffle ». Par la musique, l’assemblée des fidèles qui célèbrent la liturgie devient sacrement. …
Ainsi les exclus de la culture doivent pouvoir découvrir dans le culte les trésors des arts qui leur sont offerts, à eux les tout premiers, comme dans la parabole de l’Évangile : le meilleur de l’architecture, de la peinture et de la musique.
https://regardsprotestants.com/actualites/societe/la-musique-au-coeur/
La musique rythme l’office, c’est le complément de la parole. Ça porte la foi. C’était d’autant plus flagrant lors de la confirmation de mon dernier fils avec ma belle-famille allemande. C’est la musique qui lui a permis d’accéder à l’émotion. On peut toucher beaucoup de gens avec la musique d’orgue, aussi bien dans le cadre liturgique que profane. Il n’y a pas d’autre instrument qui ait ce double rôle.